Création du comité valaisan OUI A LA LAT !

Une conférence de presse a été tenue lundi 4 février 2013 à 11h00 à la salle

Supersaxo à Sion pour annoncer la création du Comité valaisan OUI A LA LAT !

Ce comité cantonal est composé de 5 associations: Patrimoine Suisse – section Valais romand, Pro Natura Valais, WWF Valais, ATE Valais et Altitude 1400.

Retrouvez ici les prises de position et les arguments de chaque association.

Le Valais n’est pas différent du reste de la Suisse.

La loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT) de 1980 exige déjà de dimensionner les zones à bâtir en fonction des besoins pour les 15 ans à venir. Dans plusieurs cantons, cette limitation n’a jamais été respectée. C’est notamment le cas en Valais, où les effets de l’urbanisation ont mis plus longtemps qu’ailleurs à se faire sentir. Trente ans plus tard, le visage du Valais n’est plus si différent du reste de la Suisse. Le canton a vécu une période de croissance extraordinaire, avec une forte augmentation de sa population (+150% depuis 1970) et une explosion des constructions (+400% depuis 1950 dans la plaine du Rhône). Ses principales villes abritent aujourd’hui plus des deux tiers des habitants et emplois du canton.

De nombreuses communes ont légalisé des surfaces de terrains beaucoup trop importantes. Le surdimensionnement de la zone à bâtir a ainsi créé artificiellement de la richesse pour les propriétaires, qui ont considéré le territoire comme une caisse d’épargne. Autrefois concentrées autour des noyaux villageois, les constructions se sont dispersées à travers le paysage (mitage) et ont nécessité la construction de nouvelles routes, rapidement saturées. Pour faire face aux coûts des infrastructures de transport, les agglomérations sollicitent un financement du canton et de la Confédération par le biais des projets d’agglomération.

L’urbanisation a été réalisée principalement au détriment des terres agricoles (- 250 ha/an). La faune et la flore ont également subi de fortes pressions, réduisant la qualité de vie des habitants. Les anciens villages se vident et beaucoup de maisons traditionnelles sont abandonnées.

Dans le même temps, des nouvelles villas et des centres commerciaux sont construits le long des axes de communication. La quantité des constructions a porté atteinte à la qualité des paysages et a diminué l’attrait touristique du canton. Les coûts pour les collectivités publiques ont fortement augmentés, avec l’équipement des terrains et l’entretien des infrastructures. Dans certaines communes périphériques, la diminution de la population s’accompagne d’une augmentation des surfaces constructibles: moins de revenus pour plus de frais.

Après des années d’indifférence, on peut constater un peu partout les dégâts résultant du manque de planification. Cette prise de conscience s’accompagne d’une responsabilité: on ne peut plus dire qu’on ne savait pas. Il est temps d’agir, pour éviter de reproduire les erreurs du passé et laisser ces problèmes en héritage à nos descendants.

Le Valais peut rester maître de son destin

Dès les premières discussions aux chambres fédérales, les autorités valaisannes ont choisi de contester la nécessité de réviser la loi, renonçant ainsi à la possibilité de participer à son élaboration. L’exception valaisanne existe donc avant tout dans les réactions de la classe politique, qui a opté pour un combat inconditionnel contre la nouvelle loi, plutôt qu’une anticipation constructive de ses effets. La Confédération, en collaboration avec les cantons, devra déterminer le mode de calcul pour évaluer les besoins en zones à bâtir. En s’associant à cette tâche, le Valais pourrait faire valoir les contraintes d’un canton rural et montagnard où les fonctions du sol peuvent être multiples (loisirs, nature, agriculture) et les besoins en surface plus élevés qu’en ville (pente, multiactivités, habitat dispersé traditionnel, transmission du patrimoine).

Dans un délai de cinq ans, le canton devra réviser le plan directeur cantonal sur la base d’un projet de développement territorial. Celui-ci tiendra compte du potentiel propre de chaque région ou commune, afin de garantir son développement et de contribuer à celui du canton. Autrement dit, « on ne plus plus tout faire partout, mais on doit pouvoir continuer à faire partout quelque chose »(J.-M. Cina). En fonction des lignes directrices du plan directeur, les communes devront évaluer et localiser les secteurs stratégiques qui sont nécessaires à leur développement. Les dézonages concerneraient alors les terrains restés en friche depuis de nombreuses années, les parcellaires morcelés, les zones exposées aux dangers naturels ou fortement pentues, ou les secteurs non encore équipés et périphériques. En plaine et dans les agglomérations, le manque de terrain constructible est en partie dû à la thésaurisation. Celle-ci favorise l’augmentation des prix du foncier et accroît la demande pour l’ouverture de nouvelles zones. Il s’agit de mobiliser en priorité ces réserves latentes, ainsi que les friches industrielles ou artisanales. En augmentant la densité des zones résidentielles et de certains quartiers périphériques, la capacité peut être augmentée sur une surface de terrain réduite. L’augmentation de la valeur des terrains compense alors la réduction de surface. Les remembrements parcellaires urbains (RPU) ou plans d’aménagements détaillés (PAD) permettent déjà d’atteindre les mêmes objectifs sans dézonage. Pour appliquer efficacement les nouveaux instruments contenus dans la révision de la LAT, le canton du Valais devra renforcer son service du développement territorial et élargir ses compétences. Celui-ci compte aujourd’hui une quinzaine de collaborateurs, soit quatre fois moins que le service cantonal de l’agriculture et à peu près autant que son homologue zougois (4.5% du territoire).

Contacts :

Lucien Barras, vice-président, 078 714 71 22

Bernard Attinger, président, 079 753 91 58

Philippe Venetz, secrétaire, 079 224 16 75

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