Sous les chalets, l’alpage

sous les chalets l alpage

L’URBANISME DES ALPES EN QUESTION

DU 4 AU 27 OCTOBRE 2007

LES HALLES, SIERRE



architecture andré gaillard

Des Alpes à la mer, l’architecture d’André Gaillard

Une exposition des Archives de la construction moderne-EPFL

Martine Jacquet

licenciée ès Lettres, histoirienne de l’art, docteur ès Sciences

André Gaillard, né en 1921 à La-Chaux-de-Fonds, participe avec ses associés successifs au développement de l’architecture moderne en Suisse: nouveaux quartiers, construction massive de logement grâce à la préfabrication, création ex nihilo de stations de sports d’hiver ou en bord de mer. En Valais, les projets pour la station d’Aminona frappent tant par leur envergure que par leur durée, près de vingt ans. Sur les vingt-trois tours prévues dans le plan directeur, seule une petite partie sera réalisée.

flaine

Densifier le paysage, des logements pour la station de Flaine

Philippe Meier

architecte EPFL, professeur invité à l’ENAC-EPFL en 2004-2005

Construite à la fin des années cinquante, la station de Flaine est considérée comme un emblème du mouvement moderne. Sous la pression imobilière, l’intégrité du plan Marcel Breuer est aujourd’hui menacée. Des étudiants de l’EPFL imaginentl’adjonction de cinq-cents nouveaux logements, entre la nature à grande échelle d’un côté et l’oeuvre construite de l’autre.

30 ans de commande publique en Valais

Bernard Attinger

architecte cantonal de 1979 à 2007

Les réalisations issues de la commande publique ont doté le Valais d’infrastructures perfomantes et façonnent le paysage. Pendant près de trente ans, Bernard Attinger, en sa qualité d’architecte cantonal, a développé et encouragé la pratique des concours d’architecture pour l’attribution des mandats d’architecte. L’exposition présente la majeure partie de cette épopée entre planches de concours et photos actuelles.

vex

Vex 1962-2004, mutation d’un village

Pierre-Alain Oggier

biologiste

Au début des années 1960, la commune de Vex envisage de réaliser un remaniement parcellaire qui n’a finalement jamais vu le jour. Les photographies aériennes commandées dans ce but sont associées à des images actuelles pour réléver le profond changement du territoire depuis la moitié du XXe siècle; expansion des constructions et des routes, mutation de l’agriculture, développement du tourisme et extension de la forêt. Face à cette mise en perspective, la réflexion est urgente.

Les Alpes valaisannes: argent, tourisme, et paysage font-ils bon ménage?

Rafael Matos-Wasem

géographe, Institut Economie & Tourisme, HES-SO Valais

Les Alpes valaisannes ont connu un développement touristique fulgurant depuis leur « découverte » par les visiteurs étrangers au XVIIe siècle. Leur transformation paysagère a été réalisé par à-coups en fonction des flux monétaires en provenance des centres financiers, de l’amélioration de leur accessibilité, voire des effets de mode. Ce phénomèe de « touristification » ne s’est pas fait sans controverses, réticences et résistances depuis ses prémices, toujours en lien avec les idéologies. Les premiers palaces illustrent ce mouvement de conquête spatiale et conflictuelle, au même titre que les complexes touristiques et résidences secondaires d’aujourd’hui.

Le développement de l’immobilier dans les stations valaisannes: du laisser-faire au savoir-faire ?

Christophe Clivaz

politologue, Institut Economie & Tourisme, HES-SO Valais

Après la crise des années 1990, le secteur immobilier est de nouveau en plein boom dans les stations de montagne. Celles-ci accueillent chaque année leur lot de nouvelles constructions, souvent destinées à l’usage exclusif de leurs propriétaires. Cette évolution est-elle bien raisonnable dans un contexte de stagnation de la demande pour le ski et le réchauffement climatique? Quels sont les problèmes soulevés par cette évolutions? Quels sont les instruments envisageables pour assurer un développement équilibré de l’immobilier dans les destinations touristiques? Le Valais se trouve à un moment critique de son histoire; la manière dont il gérera la question immobilière sera determinante pour l’avenir.

Aménagement du territoire: quelle place pour la nature?

Pierre-Alain Oggier

biologiste

L’ arrivée du pétrole a libéré notre société de sa dépendance au sol indigène pour ses ressources en nourriture et en énergie. Elle a conduit à l’abandon des surfaces trop pentues et favorisé une densification des forêts. Cette nouvelle puissance technique, alliée à l’oubli des anciennes règles désormais inutiles, a induit une formidable expansion des surfaces bâties, ainsi qu’une multiplication des moyens de transport. Ces espaces vendus, construits ou boisés échappent désormais à notre maîtrise, et la qualité des paysages qui constituent notre ressource touristique en pâtit.

Libérés des contraintes quotidiennes, nous pouvons choisir notre futur: répondre à toutes les sollicitations de la technique au détriments de la nature, ou alors favoriser la quatlité d’un cadre de vie rare et précieux pour nous et nos hôtes.

L’urbanisme des Alpes en question: comment planifier la construction dans les stations de montagne?

Dans les années 1930, face à l’essor du tourisme de masse, des architectes transposent la ville à la montagne. Un siècle plus tard, le chalet alpin célébré lors des expositions nationales, s’est imposé partout. L’un comme l’autre, ces modèles se sont avérés inopérants pour répondre à la croissance des stations de montagne.

Entre développement économique et préservation des ressources, les dirigeants politiques sont desormais appelés à jouer un rôle d’arbitre: moratoire, quota sur les résidences secondaires, taxe de remplacement, limitation des zones à bâtir. Au delà des mesures d’urgence, il faut repenser le développement des stations de montagne en tant que nouvelle forme urbaine. Pour passer des limitations quantitatives aux exigences qualitatives, le recours aux professionnels de l’espaces est indispensable.

Pour mieux appréhender cette nouvelle réalité territoriale, des représentants du monde politique, des milieux touristiques et des spécialistes de la construction ouvrent le dialogue. Car seules des solutions coordonnées permettront de garantir le développement durable du canton.

  • Jean-Michel Cina / conseiller d’Etat (VS)
  • Francis Dumas / président de la commune de Nendaz
  • Philippe Biéler / président central de Patrimoine suisse
  • Jérémie Robyr / président de Valais Tourisme
  • Bruno Vayssière / professeur à l’Université de Savoie, directeur de la Fondation Braillard Architectes
  • Andréa Bassi / architecte, professeur EPFL
  • Bernard Attinger / architecte cantonal de 1979 à 2007
  • Benoît Aymon / journaliste, modérateur